Tribune d’avril 2022

Inertie ⌚ VS action 💪

« Un terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction. » 
C’est avec ces mots que Hoesung Lee a présenté en février le dernier rapport du GIEC dont il est le président. Le groupement de scientifiques alerte une nouvelle fois sur le dérèglement climatique dont les conséquences n’appartiennent plus au futur mais sont déjà visibles dans nos quotidiens. 1 degré supplémentaire est aujourd’hui enregistré par rapport à l’ère préindustrielle. Les répercussions sont fortes sur les vies humaines et les systèmes naturels : vagues de chaleur plus intenses et plus fréquentes, augmentation des feux de forêt et des précipitations, élévation du niveau de la mer… etc.

Si ce nouveau rapport du GIEC nous décrit un avenir bien obscur sans réaction des décideurs, il apporte aussi des lueurs d’espoir. Ce rapport nous dit en effet que pour limiter le réchauffement climatique, il faut des actions fortes, très rapides et qui s’inscrivent dans la durée. Ces dernières auraient un réel impact sur la qualité de l’air. Autre « bonne » nouvelle : en atteignant la neutralité carbone, le réchauffement climatique pourrait être circonscrit. En d’autres termes : si nous agissons fortement dès maintenant, nous pouvons encore agir sur le dérèglement climatique et réparer une partie de nos erreurs du passé. Ce « nous » est celui de toutes les citoyennes et de tous les citoyens mais aussi celui des collectivités, des villes qui jouent un rôle important en prenant des décisions fortes, adaptant ainsi leurs territoires et les engageant dans la transition écologique.

C’est le cas des collectivités écologistes qui mènent, dans toute la France, des actions qui préfigurent une transition démocratique et écologiste à leur niveau. C’est bien sûr le cas de la Ville de Lyon, qui a déclaré l’urgence climatique en 2021 et prend depuis 2020 de véritables mesures à la hauteur des enjeux climatiques et à son échelle, pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, adapter la ville au changement climatique et préserver la biodiversité.

Protection de la biodiversité par des enfants et des élus et élues écologistes.


La Ville s’engage par exemple pour des mobilités plus adaptées à nos quotidiens, pour une meilleure qualité de l’air, pour une alimentation plus saine (notamment dans les cantines scolaires) et une agriculture de proximité. Elle investit massivement dans la rénovation des bâtiments municipaux afin de réduire notre consommation d’énergie, la végétalisation de l’espace public et la diversification de nos approvisionnements, par exemple 25% de notre consommation de gaz provient depuis le 1er janvier 2022 de biogaz, gaz renouvelable produit en France.

En d’autres termes, la transition écologique que nous portons ne se résume pas aux pistes cyclables comme le disent parfois nos détracteurs : elle agit sur les 17 objectifs de développement durable définis par l’ONU pour 2030 ; objectifs qui répondent aux défis liés à la pauvreté, aux inégalités, à la paix, à la justice… et à la résilience. Car la transition écologique dans laquelle nous avons engagé la Ville, notamment par les mesures de sobriété énergétique, de diversification des sources d’énergie et d’alimentation locale, contribue à rendre Lyon plus résiliente face aux aléas à venir. Et le contexte international actuel nous rappelle, hélas bien plus qu’on ne le souhaiterait, à quel point cette notion de résilience est importante.

Dans ce contexte de retour de la guerre en Europe, la solidarité et l’hospitalité, en tant que valeurs fondamentales de l’écologie politique, sont aussi au cœur de notre action. Car si elles sont nécessaires pour s’adapter au changement climatique, elles le sont également au quotidien et a fortiori en ces heures sombres de la guerre en Ukraine, débutée il y a deux semaines à peine à l’heure où nous écrivons ces lignes. Dès le premier jour de la guerre, la Ville de Lyon a lancé différentes actions – collecte de biens de première nécessité dans tous les arrondissements, soutien financier – pour aider le peuple ukrainien, en lien étroit et permanent avec les associations ukrainiennes de Lyon.

Comme ce fut le cas à l’été dernier avec les personnes fuyant l’Afghanistan, la Ville de Lyon a déjà annoncé qu’elle prendra sa part dans l’accueil des réfugiés et mobilise d’ores et déjà les services de la Ville en ce sens. Car même si les moyens et les compétences de la Ville sont limités, il va de notre devoir mais aussi de notre dignité de faire le maximum pour accueillir ces personnes dans les meilleures conditions possibles. La Ville est aux côtés des associations et de tous les Lyonnais et les Lyonnaises qui se mobilisent déjà en ce sens au quotidien. Nous profitons de cette tribune pour saluer leur action exemplaire et leur implication sans faille.