Retour sur le Conseil municipal spécial ZFE du 10 février

Avec la 1ère étape de la Zone à faibles émissions (ZFE), la ville de Lyon s’engage pour la réduction de la pollution de l’air

Ce jeudi 10 février, les membres du Conseil municipal de Lyon étaient réunis pour donner leur avis sur la première étape d’amplification de la Zone à faibles émissions (ZFE) qui doit être mise en place par la Métropole de Lyon cette année. La ZFE doit permettre de limiter la pollution de l’air qui entraîne des allergies respiratoires et des pathologies cardio-vasculaires, surtout chez les personnes les plus fragiles (enfants, personnes de plus de 65 ans, femmes enceintes). En France, la toxicité de l’air engendre 48 000 décès prématurés par an, soit 9% de la mortalité nationale (hors COVID). Dans notre métropole, 2 000 morts par an y sont liées. Les populations les plus précaires, qui habitent davantage à proximité des grands axes de circulation, sont les plus exposées.

La qualité de l’air à Lyon est très mauvaise. C’est même l’une des pires du pays : l’agglomération lyonnaise est le territoire français qui a connu le plus de jours de dépassement des seuils de pollution en 2019 avec 45 jours en alerte rouge. Pour davantage impliquer les habitantes et habitants, une concertation « pour une Zone à faibles émissions « efficace et solidaire » », a été lancée par la Métropole de Lyon, en lien avec la Commission nationale du débat public. Les contributions sont possibles jusqu’au 5 mars, elles seront ensuite prises en compte pour adapter les mesures de la ZFE. Des réunions publiques sont également organisées.

Cette délibération sur la ZFE, l’unique du Conseil de ce jeudi, a été adoptée par la Ville de Lyon. C’est un avis favorable qui sera pris en compte lors du prochain Conseil métropolitain. La première étape d’amplification de la ZFE (qui concerne actuellement seulement les véhicules professionnels) comprend l’interdiction des véhicules particuliers et deux-roues motorisés Crit’Air 5 (véhicules diesel de plus de 21 ans et essence de plus de 25 ans) et non classés. Ces véhicules, qui sont toxiques pour l’air en émettant des quantités énormes de particules fines et de dioxyde d’azote, ne pourront plus circuler et stationner dans la Métropole de Lyon à partir de septembre 2022.

Alternatives à la voiture individuelle développées, dérogations, aides financières : la transition des mobilités, nécessaire, se fera avec l’ensemble des habitantes et habitants de la métropole
Vincent Monot, conseiller municipal, a regretté la polémique lancée par l’opposition sur l’organisation de ce Conseil. La toxicité de l’air est un sujet trop grave pour être instrumentalisé !

L’interdiction des véhicules Crit’Air 5 et non classés se mettra progressivement en place avec des mesures d’accompagnement : la Métropole propose des aides financières complémentaires à celles de l’Etat, en fonction des revenus, pour un reste à charge de moins de 5 000 euros pour l’acquisition d’une voiture d’occasion Crit’Air 1 et quelques milliers d’euros pour un véhicule 100% électrique. Une dérogation est également prévue jusque fin 2023 pour les véhicules des ménages les plus modestes et pour les personnes en horaires décalées ou étant sans alternatives pour se rendre au travail. La mise en place de cette ZFE se fera en parallèle du renforcement des alternatives à la voiture individuelle.

Le budget d’investissement des transports en commun est doublé sur le mandat, avec 2,5 milliards d’euros dédiés. Le développement des pistes cyclables, de l’autopartage et du covoiturage font aussi partie des solutions. La transition des mobilités doit pouvoir se faire dans la justice sociale, sans se résigner à ne pas atteindre les objectifs communs pour protéger les habitantes et habitants ! En effet, le projet d’amplification de la ZFE doit atteindre, d’ici quelques années, des seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) afin d’assurer une protection satisfaisante de la santé de la population. L’OMS a publié en 2021 des seuils plus exigeants de référence pour mieux protéger la santé des populations vis-à-vis de la pollution de l’air ambiant.

Prochaine étape de cette ZFE : la Métropole de Lyon, après avoir reçu les avis des communes concernées, doit voter la première phase d’extension le 14 mars prochain.

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